Le terme « relation karmique » n’a pas de fondement officiel en psychologie ni en religion, mais il puise ses racines dans des concepts spirituels profonds.
Il y a des personnes que vous rencontrez et avec lesquelles vous ressentez immédiatement une connexion inexplicable. C’est comme si vous les connaissiez déjà, comme si une force invisible vous unissait. Ce sentiment envoûtant fait penser que vous avez peut-être trouvé votre âme sœur ou le grand amour. Mais avec le temps, cette magie initiale disparaît, les conflits se multiplient et, malgré tous vos efforts, rien ne semble s'améliorer. Ce genre de dynamique épuisante est souvent appelé une « relation karmique ».
Le terme « relation karmique » n’a pas de fondement officiel en psychologie ni en religion, mais il puise ses racines dans des concepts spirituels profonds. Il provient de la notion de karma, présente dans les religions orientales comme le bouddhisme et l’hindouisme.
Le karma repose sur l’idée que nos actions ont des conséquences. Selon certains enseignements spirituels, ces conséquences ne se limitent pas à notre vie actuelle, mais peuvent influencer nos futures incarnations.
Beaucoup pensent que les relations karmiques proviennent de situations inachevées dans des vies antérieures. Deux âmes se retrouvent pour achever ce qui n’a pas été résolu auparavant. D’autres considèrent qu’elles sont le résultat direct de nos actions passées. « Le karma est une loi d'action et de réaction », explique l’astrologue et coach Priscilla Lima de Charbonnier. « Chaque action entraîne une réponse — positive ou négative. »
Il n’existe pas de définition unique des relations karmiques. Ce terme est devenu populaire au cours des dernières décennies, sans source spécifique. Tous les experts ne considèrent pas que ces relations sont nécessairement « mauvaises ». Certains pensent que toutes nos relations contiennent des éléments karmiques.
« Personne n'entre dans notre vie par hasard », affirme Lima de Charbonnier. « Nous attirons des personnes avec des vibrations énergétiques compatibles. Les relations karmiques sont une manifestation de la loi de l'attraction, et chaque lien contient un potentiel de croissance. »
La plupart des personnes qui parlent de relations karmiques s’accordent sur un point : ces relations sont là pour favoriser notre développement personnel.
« Celui qui entre dans votre vie a pour mission de vous apprendre quelque chose », souligne la tarologue Angie Banicki. « Vous vous rencontrez parce que cette leçon doit être intégrée. »
Les psychologues expliquent également que les conflits dans une relation révèlent souvent des blessures émotionnelles non résolues du passé. Nous attirons inconsciemment des partenaires qui réactivent ces blessures. « L'idée de dettes karmiques peut être comprise psychologiquement, car notre passé influence notre présent », affirme le psychothérapeute Steven Floyd.
Selon Floyd, notre enfance est en quelque sorte notre première « vie passée », et nos relations servent de miroir pour comprendre ces blessures. « Nous choisissons nos partenaires en sachant, inconsciemment, qu’ils détiennent la clé de notre évolution », ajoute-t-il.
La croissance personnelle est rarement facile, et il peut être difficile de distinguer une relation karmique d’une relation toxique. « Les relations karmiques peuvent ressembler à des relations dysfonctionnelles ou nocives », prévient Candice Cooper-Lovett, thérapeute familiale. « Elles sont souvent marquées par des hauts et des bas émotionnels intenses. »
Ces relations sont parfois très instables, avec des séparations et réconciliations fréquentes. « Les relations karmiques sont comme des montagnes russes : vous vous retrouvez coincé dans des cycles de passion et de conflits », explique Athina Manvelian, professeure de psychologie.
Le problème, c’est que les personnes impliquées peuvent croire que ces relations sont prédestinées. « Il est difficile de rompre une relation karmique en raison de l’alchimie intense et de l’impression que vos âmes sont liées depuis plusieurs vies », ajoute Cooper-Lovett.
Pour comprendre ces relations, il est important d’examiner ses propres émotions. « Vous épanouissez-vous dans cette relation, ou êtes-vous simplement en train de survivre ? Qu'apprenez-vous de cette expérience ? Ou au contraire, vous sentez-vous épuisé ? » sont des questions à se poser régulièrement.
« Les relations karmiques peuvent être une opportunité de croissance, même si elles sont douloureuses », explique Ken Fierheller, psychothérapeute. « En revanche, les relations toxiques se caractérisent par des manipulations et des comportements abusifs sans intention d’amélioration. »
Si les partenaires refusent d’admettre leurs schémas négatifs et ne veulent pas changer, une relation karmique peut rapidement devenir dysfonctionnelle. « Les conflits offrent une chance d'évoluer, mais cela n’est possible que si les deux partenaires travaillent ensemble sur eux-mêmes », ajoute Floyd.
Ces principes s’appliquent à toutes les relations, qu'elles soient considérées comme karmiques ou non. « Chaque relation exige du développement personnel et une évolution spirituelle », affirme la thérapeute Kim Berris. Cependant, si un seul partenaire travaille sur la relation, cela peut indiquer que le lien est arrivé à son terme.
« Parfois, la personne qui vous aide à voir vos blessures ne peut pas vous aider à les guérir », déclare Berris.
Mettre fin à une relation ne signifie pas qu'elle a échoué. « La rupture peut elle-même être une transformation », souligne Natalie Rosado, conseillère en santé mentale.
Pour sortir d'un cycle karmique, il est essentiel de changer ses comportements et d’assumer la responsabilité de son bonheur. « Une séparation sans changement intérieur ne fera que répéter les mêmes schémas avec une nouvelle personne », avertit Lima de Charbonnier.
Cooper-Lovett conclut : « Nous devons apprendre à nous donner de l'amour inconditionnel et du respect, avant tout à nous-mêmes. »
Berris ajoute : « Parfois, le plus courageux est de dire 'assez' et de quitter une relation qui ne nous fait plus de bien. Cela peut être difficile, mais c'est ainsi que nous renforçons la relation la plus importante — celle que nous entretenons avec nous-mêmes. »
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